Coopération franco-allemande : 8 facteurs clés de succès


La réussite d’un partenariat international entre Français et Allemands est favorisée par un certain nombre de bonnes pratiques selon Christoph Barmeyer, professeur à l’université de Passau (Allemagne). Tour d’horizon.

1. Équilibre et réciprocité : mettre en place des tandems

La mise en place de tandems composés d’un Allemand et d’un Français pour une fonction donnée (marketing, recherche, services, etc.) permet de créer une médiation constante et une réconciliation continue entre les différents intérêts.
Les ressources et les connaissances peuvent également être partagées grâce à l’utilisation des réseaux sociaux.

 2. L’importance du personnel d’interface

Il s’agit souvent de personnes passionnées par l’interculturel, qui parlent les deux langues, développent souvent une « troisième culture » – ni tout à fait allemande ni tout à fait française – et adoptent une position plus neutre et plus objective.
Ce personnel d’interface exerce une fonction conciliatrice clé par la prise en compte de différents points de vue. Il joue un rôle majeur pour préparer le terrain à des décisions difficiles en intégrant les différences culturelles.

3. L’incontournable motivation

L’interculturel exige bien sûr un engagement élevé, une forte motivation pour intégrer les différences et trouver de nouvelles solutions.

4. Le multilinguisme facilite la compréhension

Contrairement à l’usage de l’anglais le multilinguisme facilite la compréhension et contribue à réduire les malentendus linguistiques, ce qui permet de réaliser un travail plus efficace.
Il s’agit également d’acquérir des perspectives différentes grâce à la connaissance et à la compréhension de différentes cultures et de différents systèmes sociaux.

5. Privilégier les réunions bilingues

La tenue de réunions en anglais entre Français et Allemands se révèle le plus souvent une mauvaise idée car elle peut être source de malentendus. Il vaut mieux, à l’usage, privilégier les réunions bilingues, où chacun parle sa langue, puis est systématiquement traduit par un interprète. C’est généralement beaucoup plus clair et cela facilite l’intercompréhension, c’est-à-dire la compréhension passive de la langue de l’autre.

6. Favoriser la compétence interculturelle

La compétence interculturelle, cela existe et ça se travaille : c’est la capacité adéquate d’agir par la compréhension cognitive et émotionnelle de la culture et des systèmes sociaux, la capacité à se mettre à la place de l’autre et se poser la question « comment perçoit-il dans son univers de références le message que je viens de lui communiquer ?»
L’empathie, l’ouverture et la curiosité sont ainsi des qualités spécifiques nécessaires pour travailler à l’international.

7. Miser sur le développement interculturel

La compétence interculturelle peut aussi se développer grâce à des formations spécifiques qui préparent des cadres « à l’autre ». La plupart des entreprises franco-allemandes, comme Arte ou Alleo, ont fait appel à ce type de formations, qui visent à élargir les connaissances et les répertoires comportementaux afin de renforcer la confiance mutuelle.

8. Stimuler l’émergence d’une « culture négociée »

Dans les entreprises franco-allemandes qui fonctionnent bien, de nouvelles pratiques « hybrides » émergent, empruntant tour à tour à l’une ou l’autre des deux cultures. Il s’agit de construire progressivement une culture de travail commune, reconnue par tous et qui utilise les forces de chaque univers national. Cela stimule également la créativité des équipes et leur capacité d’innovation, l’objectif final étant d’optimiser la complémentarité pour créer des synergies entre Français et Allemands..

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