5 pistes de management pour optimiser la performance des équipes multiculturelles à distance


En ces temps de restriction drastique des déplacements à l’étranger, les compétences interculturelles doivent plus que jamais être développées. Voici 5 conseils pour optimiser la collaboration au sein des équipes internationales.

1) Des interactions structurelles bien cadrées

Le cadre formel de travail et de collaboration doit être « serré ». Il s’agit d’abord d’être clair sur les objectifs et le but général du groupe, puis de diviser la tâche globale en sous-tâches interdépendantes, en attribuant de manière précise les tâches, les rôles et les responsabilités. Il s’agit également de déterminer les normes de la collaboration et des interactions liées aux tâches en maintenant des échanges clairs et structurés… Ce qui n’exclut pas d’accepter parfois de « lâcher prise ». Ces principes de management doivent favoriser le consensus, la cohésion, l’efficacité et la stabilité.

2) Des interactions culturelles « libres »

Au contraire, les interactions culturelles, non directement liées aux tâches, doivent être gérées de manière beaucoup plus souple. L’objectif est ici de créer une atmosphère de respect mutuel et d’acceptation puis de favoriser l’accessibilité pour lisser les différences. Mais en aucun cas, il ne faut essayer d’aligner les différentes visions du monde de chacun, ni chercher à établir une culture de groupe social commune, ni viser à créer une homogénéité des valeurs. Ici, les résultats attendus sont la diversité, la précision, la créativité et la flexibilité.

3) Favoriser le développement des compétences interculturelles

Les études montrent qu’un certain nombre de caractéristiques favorisent le développement de compétences interculturelles au sein des équipes internationales. C’est le cas en particulier des relations de longue durée, qui contribuent à créer une bonne connaissance mutuelle. Les échanges et les discussions entre les membres de l’équipe sont aussi plus approfondis si ces derniers sont placés sur un pied d’égalité, sans se voir imposer un point de vue par une autorité hiérarchique. L’existence d’un contexte commun et d’un objectif partagé, ainsi que le sentiment d’appartenir à une équipe projet, sont bien sûr des éléments essentiels… Tout comme les émotions positives et le plaisir que peuvent générer les échanges entre les différents membres de l’équipe.

4) Eviter les cercles vicieux d’incompréhension

Les problèmes (financiers, techniques, etc.) perçus au sein des équipes multiculturelles entraînent généralement une augmentation des interactions et des tensions. La cohésion des équipes peut alors être menacée, créant le risque d’entrer dans un cercle vicieux. En période d’incertitude, de tensions et de conflits, les personnes ont tendance à se conduire selon leurs stéréotypes culturels ; leur compétence interculturelle diminue. En temps de crise, les traits caractéristiques de la culture apparaissent en effet, plus que jamais, comme la bonne manière de travailler et de communiquer. Les différences culturelles se renforcent alors au sein de l’équipe. Elles sont perçues, mais généralement mal comprises, ce qui ne fait qu’amplifier les tensions et les conflits, entraînant au final une baisse de la confiance et de la motivation.

Pour sortir de ces situations et éviter ce type de cercles vicieux, il convient d’échanger sur les dynamiques à l’œuvre, d’arriver à nommer les conflits et à expliciter les différences culturelles « problématiques », dans le but de trouver des compromis pratiques. On peut ici s’inspirer du « design thinking », en acceptant des phases de divergence et des phases de convergence.

5) Se remettre un jour à voyager

Le confinement et la tendance au repli national que nous vivons avec la crise du Covid-19 peuvent favoriser la chute des compétences interculturelles et l’émergence de tels cercles vicieux. Or la théorie de la richesse des médias nous confirme ce que le bon sens nous suggère : dans des équipes culturellement diverses, certains types de messages, liés en particulier au partage de connaissances, nécessitent, pour être bien transmis, plus que des interactions virtuelles, via les outils digitaux. Des moyens de communication « riches » reposant sur des échanges physiques en tête-à-tête sont nécessaires. C’est grâce à ces rencontres « réelles » que les membres d’une équipe apprennent à se connaître et à s’apprécier. C’est là que se forgent une confiance mutuelle et une cohésion d’équipe, essentielles à une bonne collaboration.