Internationalisation collaborative : l’exemple du Réseau QG100 1



Entretien avec Henri-Paul Rousseau (*), co-fondateur du Réseau QG100, un club de chefs d’entreprises « globales » partageant leur savoir-faire à l’international, devenu aujourd’hui une référence en matière d’internationalisation collaborative au Canada.

Comment est née l’idée du Réseau QG100 (« Québec Global 100 entreprises ») ?

En étudiant, au cours des années 2000, les moyennes entreprises qui réussissaient le mieux à l’international, j’ai pu constater que celles-ci étaient souvent à la pointe de la technologie et de l’innovation produits. Elles attiraient les talents, étaient mieux informées et affichaient une plus forte croissance et une meilleure compétitivité.
Souvent, les entreprises se disent que si elles avaient du capital, elles attireraient des talents et bâtiraient des réseaux. Or, mon expérience montre que c’est plutôt l’inverse : la clé, c’est d’abord d’avoir un réseau d’informations et de contacts. C’est ce réseau qui va permettre d’attirer des gens talentueux et ensuite, le capital va suivre. L’idée était de réunir les entreprises qui ont compris cette équation afin qu’elles s’entraident et partagent leurs expériences et leur savoir-faire à l’international, pour créer une nouvelle dynamique.

Comment cette idée s’est-elle concrétisée ?

Lancée lors d’une conférence en 2007, cette idée a séduit plusieurs grandes entreprises, et Charles Sirois, qui symbolise au Québec la réussite à l’international, a accepté de jouer le rôle de leader emblématique. Durant un an, nous avons réalisé une vingtaine de focus groups avec des dirigeants de petites, moyennes et grandes entreprises qui exportent ou investissent à l’étranger afin de mieux cerner leurs problématiques. Le projet a été officiellement lancé en 2010, grâce au financement apporté par 17 entreprises fondatrices.

Quels sont les principes fondamentaux et les recettes du succès de ce réseau ?

Nous avons voulu bâtir un réseau d’entreprises globales et non un club d’exportateurs. La première condition pour adhérer au réseau est d’opérer sur au moins deux continents, avec des fuseaux horaires, des régimes réglementaires et fiscaux, des cultures et des langues différents. Car nous avons constaté que cette complexité de l’entreprise globale était centrale, la réussite à l’international dépendant avant tout de la capacité à gérer cette complexité.
Deuxième principe fondamental : on ne devient pas membre de QG100 simplement en payant sa cotisation. Il faut être invité par un membre. L’entreprise doit également être approuvée par un comité de recrutement, par tous les autres membres et par le conseil d’administration. Les critères de sélection sont exigeants en matière de performance et de croissance de l’entreprise.
Par ailleurs, le réseau reste discret : il ne fait pas de lobby et n’accepte aucune sollicitation de fournisseurs. Enfin, il est fondé sur la confiance et fonctionne grâce à un secrétariat efficace.

Quelles sont aujourd’hui la vision et la mission de QG100 ?

QG100 veut contribuer à l’essor des entreprises performantes du Québec, en accélérant leur croissance durable à l’échelle mondiale. Sa mission est de favoriser l’échange de savoir-faire entre ses membres et de renforcer leur compétitivité internationale grâce à un accompagnement pertinent et à des solutions inspirées des meilleures pratiques.
Nous avons constaté que les entreprises ont surtout besoin des conseils d’une entreprise plus grande pour franchir certains caps ou négocier des transitions, par exemple une acquisition ou l’envolée des ventes d’un produit… C’est là que le réseau est le plus utile et le plus efficace.

Qu’est-ce qui fait la différence du réseau ?

QG100 s’appuie d’abord sur la qualité de ses membres, qui sont tous des dirigeants d’entreprises réalisant plus de 25 M$ de chiffre d’affaires et établies sur plusieurs continents. Le réseau mise aussi sur la qualité des événements qu’il organise avec des conférenciers de top niveau.
Il propose un programme pour les PDG, mais aussi un programme pour les cadres dirigeants, sur des thématiques comme le marketing, les RH, les finances ou la technologie. Il aide ses membres dans leurs démarches auprès des ambassades canadiennes et des organisations internationales dans les différents pays où ils ont des activités.

QG100 travaille aussi sur des chantiers stratégiques : l’innovation technologique, la robotisation et le manufacturing 4.0 ; l’expansion internationale et la redéfinition actuelle des règles du jeu du commerce international ; le recrutement et la fidélisation de talents de niveau mondial.

(*) Henri-Paul Rousseau est actuellement professeur-invité de l’Ecole d’Economie de Paris. Il a été auparavant vice-président du conseil de Power Corporation, président de la Caisse de dépôt et placement du Québec et président de la Banque Laurentienne.

Découvrez les conseils pratiques “Internationalisation collaborative : partager son savoir-faire à l’international” d’Henri-Paul Rousseau.

La Fabrique de l’Exportation

Co-fondateur du Réseau QG100 au Canada (groupe de chefs d’entreprises partageant concrètement et de façon confidentielle leur savoir-faire à l’international), Henri-Paul Rousseau s’entretiendra sur la recette du succès de ce réseau, devenu aujourd’hui une référence en internationalisation collaborative au Canada.
Henri-Paul Rousseau est actuellement professeur-invité de l’Ecole d’Economie de Paris. Il a été auparavant vice-président du Conseil de Power Corporation, président de la Caisse de dépôt et placement du Québec et président de la Banque Laurentienne
 
Retrouvez la vidéo-présentation de son intervention :


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