UNE VISION A 360° DES ECHANGES EXTERIEURS DE LA FRANCE – Edition 2024


 

Dans l’opinion publique la mesure des échanges de la France avec le reste du monde tend à se résumer aux échanges de biens, et plus précisément au déficit qui en résulte et qui fait les gros titres chaque début d’année : 86 Mds d’€ en 2021, 164 Mds d’€ en 2022, 99,6 Mds d’€ en 2023.

Or, depuis les années de nouvelles formes d’échanges économiques internationaux se sont développés et occupent désormais une place majeure : les échanges de services et les implantations d’entreprises à l’étranger (IDE). Aujourd’hui les échanges de services de la France représentent un tiers de ses échanges commerciaux, et surtout le chiffre d’affaires des implantations des entreprises françaises à l’étranger (supérieur à 1700 Mrds) est plus que deux fois supérieur aux exportations françaises totales de services et de biens (de l’ordre de 750 Mrds). De tels bouleversements commandent de modifier la manière dont on analyse notre interaction avec l’étranger. On peut dès lors être surpris de la forme de myopie qui caractérise l’analyse des échanges internationaux de la France.

Quelle est la contribution des services aux échanges extérieurs de la France avec le reste du monde depuis 20 ans ? Quelle est la part de la valeur ajoutée française dans les exportations de biens et de services ? Comment la France se compare par rapport à quelques pays voisins ? Comment mieux comprendre le fort développement des implantations des entreprises françaises à l’étranger ainsi que les implantations des entreprises étrangères en France pour mieux apprécier et mesurer l’implication de la France dans les échanges mondiaux depuis deux décennies, notamment pour apprécier ses véritables parts de marché dans le monde ? Quels liens existent-ils entre ces différentes formes d’échanges et comment peuvent-ils nous éclairer dans la compréhension de la performance de la France au sein de l’espace européen et avec le reste du monde ?

Ce sont ces questions que nous avons pris le parti d’aborder dans l’édition 2023 de cette étude et que nous avons demandé à Daniel MIRZA, professeur d’économie à l’Université de Tours, co-Directeur de l’équipe Economie internationale et Développement durable (EI2D) du Laboratoire d’Economie d’Orléans, de continuer à explorer en 2024.

Au-delà de la nécessaire actualisation des chiffres d’une année sur l’autre, l’édition 2024 apporte un approfondissement significatif sur les parts de marché du “Made in France” (exportations) et du “Made out of France” (implantations à l’étranger des entreprises françaises). et permet de comparer ces parts de marchés aux autres pays européens. Cette mesure est d’autant mieux discutée et mieux appréhendée qu’elle est désormais calculée avec des données exprimées en valeurs ajoutées pour mesurer les exportations et l’activité des filiales à l’étranger, à la place des données d’exportations brutes ou de ventes brutes à l’étranger. Cette mesure permet désormais d’avoir une idée plus claire de l’état de la réallocation des activités des entreprises françaises et des entreprises des autres pays européens, dans l’espace européen.

Elle s’articule en 5 parties :
1. Analyse dynamique et comparative de la balance des transactions courantes
2. Echanges de biens : ralentissement de la croissance des flux commerciaux et dégradation du solde
3. La forte croissance des échanges de services de la France
4. L’implantation des entreprises françaises à l’étranger et des entreprises étrangères en France
5. Les facteurs explicatifs des échanges extérieurs de la France
6. Conclusion et implications en terme de politique économique

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